Les indépendants plus stressés en 2025 qu’en 2024

- Les entrepreneurs retirent légèrement plus de satisfaction que de stress de leur activité professionnelle, malgré une grande disparité de résultats.
- Ils sont surtout portés par la satisfaction de leur clientèle et de bons résultats comptables. À l’inverse, la surcharge de travail et la pression fiscale plombent leur moral.
- 40 répondants ont demandé à être suivis pour améliorer leur bien-être mental.
Namur, mercredi 8 octobre - Les indépendants sont davantage stressés en 2025 qu’ils ne l’étaient en 2024. C’est ce qui ressort d’une étude menée par UCM[1] auprès de 850 entrepreneurs et chefs d’entreprises. Malgré tout, leur activité professionnelle leur apporte en moyenne plus de satisfaction que de stress au quotidien, ce qui leur permet de garder le cap.
Les indépendants wallons et bruxellois sont-ils heureux au travail ? La réponse est oui, mais moins que l’année dernière. Comme en 2024, UCM a sondé ses membres sur leur santé mentale et leur bien-être. Les répondants étaient invités à noter des éléments générateurs de stress et de satisfaction qui les impactent au quotidien. En découle une note, globale, qui représente leur balance en termes d’énergie et de bien-être mental. Elle est positive si l’indépendant est davantage satisfait que stressé par son activité professionnelle. Et négative dans la situation inverse. En 2025, seuls 59 % des sondés présentaient une balance positive. C’est une baisse par rapport à 2024 (63 %).
Clients heureux, patrons heureux
Comme l’année dernière, c’est la satisfaction de la clientèle qui apporte le plus de plaisir aux entrepreneurs (63 %), bien loin devant de bons résultats annuels (32 %) et la rentrée de liquidités (31 %). La prise de vacances des dirigeants, elle, n’est plus aussi bénéfique que par le passé. De la deuxième place du classement en 2024, cet élément « satisfacteur » dégringole à la 6e position (-7,4 points de % par rapport à 2024) aujourd’hui. Un constat en parfaite adéquation avec la dernière étude UCM, sortie en septembre, qui indiquait que les indépendants avaient de plus en plus de mal à lâcher prise durant leurs moments « off ». Plus globalement, sur les 28 critères de satisfaction analysés, vingt sont en baisse pour seulement huit en hausse.
La pression fiscale, grand vecteur de stress
De l’autre côté du spectre, 21 éléments « stresseurs » s’aggravent pour neuf qui s’améliorent. En tête de ce classement peu enviable, on retrouve la surcharge de travail du dirigeant qui touche plus d’un sondé sur deux. Vient ensuite la pression fiscale qu’ils estiment de plus en plus prégnante, a avec un bon de 18,1 points de % (!) par rapport à 2024. Ici aussi, un indépendant sur deux est concerné. Les difficultés avec l’administration (30 %) complètent le podium.
« En 2025, entreprendre est devenu encore un cran plus générateur de stress. Dans la balance des indépendants, on constate que le stress lié à la pression fiscale explose, cité désormais par 52% des dirigeants contre 34% en 2024. De manière générale, les stresseurs augmentent. La complexité administrative et les charges fiscales et parafiscales s’empilent toujours, et il semble que cela génère un ras-le-bol de plus en plus mal vécu chez de nombreux indépendants. Il faut une attention plus grande à ces facteurs de stress délétères pour les entrepreneurs », explique Renaud Francart, conseiller Statut social et Santé chez UCM.
Des réalités bien différentes
Cette étude permet également de tirer un constat clair : les réalités entrepreneuriales sont extrêmement différentes d’une personne à l’autre. En témoigne l’écart colossal entre la personne la plus satisfaite, qui collecte 75 points, et la plus stressée qui affiche un score de -88, un score neutre étant de 0. Dans le même ordre d’idée, 41 répondants n’ont coché aucun élément de satisfaction et 40 n’ont indiqué aucun facteur de stress.
40 demandes de suivi
À la suite de leur (mauvais) résultat, un tiers des répondants a été invité à remplir un questionnaire de dépistage de burn-out. Encore une fois, les scores sont assez similaires à ceux de 2024, juste un peu moins bons. Quand ils pensent à leur travail, ces sondés évoquent en premier lieu un sentiment de fatigue, de ras-le-bol, voire d’impuissance. Les entrepreneurs concernés avaient par ailleurs la possibilité de demander une écoute et un suivi auprès de psychologues du CESI, un service externe de prévention et de protection au travail. 40 d’entre eux ont été pris en charge de manière confidentielle par l’organisme.
Ce résultat prouve plus que jamais l’importance du travail de sensibilisation effectué par UCM dans le cadre de sa mission de promotion du bien-être lancée en 2022. UCM propose notamment une série de ressources et de services spécifiques pour accompagner les entrepreneurs dans leurs démarches d’amélioration de leur bien-être.
« Le nombre d’indépendants malades de longue durée pour burn-out a augmenté de 70 % ces derniers cinq ans. Mais l'investissement en Belgique dans la prévention du burnout chez les indépendants, c'est seulement 3€ par an par indépendant. Via leur sécurité sociale. Amplifions les programmes comme “J’entreprends mon bien-être" que nous développons chez UCM. Ne rien faire n'est plus une option », conclut Renaud Francart.
1UCM a utilisé Amarok e-santé pour cette étude. Il s’agit d’un l’outil international qui permet d’analyser les facteurs de stress et de satisfaction liés à l’activité professionnelle indépendante.
POUR LA PRESSE
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Caroline Mouzon